mercredi 28 décembre 2011

Les nains et les demoiselles d'honneur


Voici ceux qui nous occupent aujourd'hui : les personnages du premier plan du tableau, mis à part bien sûr la blonde infante, notre petite Marguerite-Thérèse, dont nous avons déjà parlé.

Les personnages du premier plan

De gauche à droite, une demoiselle d'honneur (Meninas, en portugais, d'où le titre du tableau), l'infante, une autre Ménine, une naine allemande et un nain italien de la maison de la Reine Marie-Anne. Et un gros chien.
La suivante à l'extrêmité gauche du tableau, Doña Marià Agustina Sarmiento, est agenouillée devant Marguerite-Thérèse et lui tend un petit pot rouge en faïence d'Estremoz rempli d'eau parfumée. Elle n'adopte pas cette position par gentillesse, ou pour être à la hauteur de la fillette, mais parce que l'Etiquette de la Cour d'Espagne précise qu'il faut s'agenouiller pour tendre un objet à un membre de la famille royale (c'est d'ailleurs un privilège très recherché : tout le monde n'a pas le droit de le faire). L'autre Ménine, à droite de l'infante, doit peut-être rapporter ensuite le pichet. En attendant, Doña Isabel Velasco, cat tel est le nom de cette jeune femme, esquisse une révérence en direction des souverains d'Espagne, c'est-à-dire des gens à notre place. A côté de la demoiselle d'honneur se trouve une naine, qui regarde, elle aussi, le roi et la reine. Elle s'appelle María Barbola et elle vient d'Allemagne. Vous devez sûrement vous demander ce qu'elle fabrique là, à deux mètres à peine de l'héritière du trône. Et bien, sa présence est tout à fait normale, tout comme l'est celle de l'autre nain, un italien, Nicolas Pertusato. Ils font partie de la Cour où ils occupent une position à peu près égale à celle du chien qui se trouve devant eux. La Cour aime s'entourer d'handicapés, mentaux et physiques, désignés sous le terme "vermine du palais". Ils rassurent les nobles espagnols : ils seront toujours plus beaux et plus intelligents que ces gens-là. (Il est bon de rappeler qu'à cette époque-là, la Famille Royale devenait à chaque naissance plus dégénérée, consanguinité oblige). Vous vous demandez toujours l'utilité de ces nains dans le tableau ?

La naine et les Ménines

Voici la réponse. A gauche et à droite, les deux Ménines de Marguerite-Thérèse. Au centre, María Barbola. Les deux suivantes (sans parler de la petite infante !) sont d'autant plus plaisantes que la naine est laide. C'est extrêment cruel, mais c'était les moeurs de la Cour d'Espagne.

Hébé

1 commentaire:

  1. Wha, merci beaucoup, grâce à vous, j'en connais un peu plus sur ce mystérieux tableau!!

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